Campagne Counteroffensive II - 01/07/66 au 31/05/67

Les opérations américaines après le 1er Juillet 1966 furent la continuation de la précédente campagne contre-offensive. Reconnaissant l’interdépendance entre les différents facteurs politiques, économiques, sociologiques, et militaire, l’état-major interarmées américain déclara que les objectifs militaires prioritaires devaient être :

  • de mettre fin au contrôle et à l’aide prodiguée par le Nord Vietnam à destination des insurgés dans le Sud-Vietnam et au Laos,
  • d’assister le Sud Vietnam dans son combat pour vaincre le Vietcong et les forces de l’ANV au Sud Vietnam,
  • et enfin d’aider le gouvernement du Sud Vietnam dans sa mission de pacification en étendant son contrôle sur tout le territoire.

Le Vietnam du Nord continua à renforcer ses forces à l’intérieur même du Sud Vietnam. Tout d’abord, cela fut fait en intensifiant l’infiltration continue par la mer et le long de la piste Ho Chi Minh, puis, au début de 1966, à travers la DMZ. Des éléments de l’USAF reçurent l’autorisation de mener des raids de bombardements, des frappes aériennes tactiques dans le Nord-Vietnam juste au nord de la DMZ. En revanche les forces terrestres se virent refuser l’autorisation de mener des patrouilles de reconnaissance dans le même secteur. Confinées au territoire sud-vietnamien les forces terrestres américaines menèrent une guerre d’usure contre l’ennemi, en s’appuyant sur le "body count" pour mesurer les  progrès accomplis pour gagner la guerre.

L’année 1966, vue la réalisation de pas moins de 18 opérations majeures, la plus réussie de ces dernières étant l’Opération MASHER/WHITE WING. Au cours de cette opération, la 1st Cav, des unités de l’armée coréenne, et les forces de l’ARVN nettoyèrent la moitié nord de la province de Binh Dinh, sur la côte centrale, la 3eme division de l’ANV y fut totalement décimée.

La 3rd marine division, déplacée vers les deux provinces les plus au nord en lien avec l’ARVN et d’autres unités du Corps des Marines, mena l’opération HASTINGS contre les infiltrations  ennemies au travers de la zone démilitarisée.

La plus grande opération de nettoyage de l’année 66 eut lieu au nord-ouest de Saigon durant l’opération ATTLEBORO, impliquant 22 000 américains et sud-vietnamiens opposés à la 9eme Division VC et à 1 régiment de l’ANV. Les forces communistes vaincues, reculèrent une fois de plus (et pas la dernière) dans leurs bastions au Cambodge ou au Laos.

 

 

Au 31 décembre 1966, le personnel militaire américain au Sud-Vietnam s’élevait à 385 300 hommes. Les forces ennemies avaient également sensiblement augmenté, de sorte que pour la même période, elles s’élevaient à plus de 282.000 en complément d’une force initiale estimées à 80.000 cadres politiques.
Au 30 Juin 1967, le total des forces américaines passa à 448 800, mais les forces ennemies avaient aussi augmenté.

Le 8 janvier 67 les troupes américaines et sud-vietnamiennes lancèrent plusieurs attaques distinctes contre deux bastions VC majeurs dans le  "Triangle de fer" à environ 30 km au nord-ouest de Saigon. Depuis des années, dans le triangle se développait une base logistique VC et de commandement afin de contrôler l’activité dans et autour de Saigon. Les Alliés mirent au jour d’énormes caches de riz et d’autres denrées alimentaires, détruisirent un immense réseau de tunnels, et saisirent des documents de grande valeur pour les services de renseignements.

En Février, les mêmes forces qui avaient nettoyé le "Triangle de fer", furent impliquées avec d’autres unités dans la plus grande opération militaire depuis le début du conflit : JUNCTION CITY. Plus de 22 bataillons américains et quatre bataillons de l’ARVN engagèrent l’ennemi, en tuant 2 728. Après avoir nettoyé la zone, les alliés construisirent trois aérodromes; érigèrent un pont et installèrent deux camps fortifiés dans lesquels une garnison de CIDG fut cantonnée tandis que les autres forces alliées se retirèrent.