Opération Hue City - 02 Février au 2 Mars 1968

Localisation

Dans la I CTZ, province de Thua Thien; Rivière de Parfum, Ville de Hué; Citadelle de Hué.

Objectifs

L'objectif de l'opération Hue City était simple : reprendre la ville des mains des communistes suite à l'offensive généralisée du Têt lancée le 31 janvier 1968.

Forces Alliées en présence

USMC :
Task Force X-Ray :
1st et 5th Marines Regiment
US Army :
1st Cavalry Division :
2nd brigade (5/7)
3rd brigade (1/7, 2/7, 2/12)
101st Airborne Division (sous le commandement de la 1st Cav) :
2nd brigade (1/501 et 2/501)

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ARVN :
2ème, 3ème régiments
9ème bataillon aéroporté
7ème régiment de Cavalerie

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Forces communistes en présence

ANV et VC :
4ème régiment ANV (804ème bataillon de sapeurs)
6ème régiment ANV (800ème, 802ème et 806ème bataillons)
12ème bataillon VC
Bataillon K-4
Renforts en dehors de la ville : 24ème, 29ème et 99ème régiments ANV

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Contexte

La plus longue et sanglante bataille de l’offensive du Têt de 1968 se déroula dans la ville de Hué. Localisée à califourchon sur la route 1, 10 km à l’ouest de la cote et à 100 km au sud de la DMZ, Hué était la capitale de la province de Thua Thien et la 3ème plus grande ville du sud-vietnam avec environ 140 000 habitants. C’était l’ancienne capitale impériale, centre culturel et intellectuel du centre Vietnam.
Jusqu’ à ce moment dans le conflit, elle avait été considérée un peu comme une ville ouverte ou neutre exemptée de combats pour les VC/ANV et de ce fait était restée relativement éloignée de la guerre jusqu’au début de 1968.
Malgré tout, la ville était l’une des principales routes de passage terrestres pour l’approvisionnement des troupes alliées situées le long de la DMZ plus au nord ainsi qu’une plateforme majeure de déchargement de l’approvisionnement fluvial en provenance de Da Nang via la rivière Song Huong ou rivière de Parfum.
Hué regroupait en fait 2 villes séparées par la Song Huong traversant la ville du sud-ouest au nord-est en direction de la mer de chine méridionale 10 km à l’est. 2/3 de la population vivait au nord de la rivière au sein des murs de la vieille cité ou citadelle un ensemble pitoresque de jardins, pagodes, douves et complexes d’immeubles en pierre.
Juste à l’extérieur des murs de la citadelle à l’est se trouvait le district densément peuplé de Gia Hoi. Au sud de la rivière reliée à la citadelle par le pont Nguyen Hoang se dressait la partie moderne de la ville d’une surface 50% plus petite que la citadelle abritant le tiers restant de la population.
Dans cette partie de Hué se trouvaient l’hopital,  la prison provinciale, la cathédrale catholique et d’autres édifices modernes tels que les bureaux administratifs du gouvernement, le consultat US, l’université et des nouveaux logements résidentiels.
La 1ere Division d’Infanterie de l’ARVN avait son quartier général à Hué  au nord ouest de la citadelle dans un complexe fortifié mais la plupart de ses troupes étaient disséminées à l’extérieur de la ville le long de la route 1 en direction de la DMZ.  L’unité la plus proche était le 3ème Regiment de l’ARVN avec 3 bataillons à 8 km au nord ouest de Hué  et un quelques km au sud-ouest.
La seule unité de combat présente dans la ville était la compagnie Hac Bao de la division connue sous le nom de "Black Panthers" formée de soldats d’élite volontaires servant pour des missions de reconnaissance et comme force de réaction rapide. La sécurité de la ville en elle-même était sous la responsabilté de la police nationale.
La seule présence militaire américaine au sein de Hué lorsque la bataille commença était un contingent du MACV formé de 200 soldats de l’US Army, de l’USMC, d’officiers australiens et autres soldats conseillers militaires auprès de la 1ère division de l’ARVN.  Ces forces se trouvaient dans un complexe lègèrement fortifié dans la partie la plus à l’est de la partie moderne de la ville au sud de la rivière à environ un paté de maisons du pont Nguyen Hoang.

La base de combat US la plus proche était à Phu Bai, à plus de 10 km de là au sud le long de la route 1.  Phu Bai était une base majeure du commandement de l’USMC et un complexe logistique où était stationnée la Task Force X-Ray et le quartier général avancé de la 1st Marine Division.
La Task Force était composée de 2 commandements de régiment et 3 bataillons, le 5th Regiment avec 2 bataillons et le 1st Regiment avec 1 bataillon.  
En complément, il y avait aussi des unités de l’US Army : 2 brigades de la 1st Cavalry Division réparties sur une grande zone allant de Phu Bai vers le nord jusqu’à la LZ Jane au sud de Quang Tri.  La 1st Brigade, 101st Airborne Division avait récemment été attachée à la 1st Cav et était stationnée au Camp Evans plus au nord le long le la route 1 entre Hué et Quang Tri.
Les forces communistes présentes dans la région regroupaient environ 8000 hommes sur un total de 10 bataillons. Il s’agissait de forces régulières de l’ANV très entrainées et bien équipées.  En complément de l’ARVN on retrouvait 6 bataillons de troupes régulières VC incluant des bataillons de sapeurs. Les communistes allaient bientôt encore augmenter leurs effectifs pour l’attaque jusqu’à 20 bataillons en incluant 3 régiments d’infanterie en provenance de la zone de combat de Khe Sanh.
Des documents capturés sur des communistes durant et après l’offensive du têt révélèrent que ces  troupes avaient reçu un entrainement intensif sur les techniques de combat en zone urbaine avant le début de l’attaque. En effet, habituées des combats dans la jungle et les rizières, le commandement avait jugé nécessaire de les préparer pour ces nouvelles situations de combat et avait mis en œuvre des entrainements, individuels et d’unités, adaptés incluant des tactiques offensives, des techniques spécifiques et des procédures pour prendre d’assaut la ville ainsi que des mesures défensives pour tenir la ville une fois celle-ci aux mains des communistes.
En parallèle les officiers de renseignements VC avaient préparé une liste de personnes cibles considérées comme éléments nuisibles et à éliminer lors des premières heures de l’attaque. Cette liste incluait des officiels sud-vietnamiens, des officiers militaires, des politiciens et des civils américains ou d’autres nationalités. Après leur capture ils devaient être sortis de la ville et punis pour leurs crimes  contre le peuple vietnamien. La vague d’assassinats massifs qui suivi prit le nom de « massacre de Hué ».
Dans sa préparation l’ennemi avait attentivement choisi le timing pour l’attaque. Dans le cadre de la trève du Têt les effectifs de défense de l’ARVN étaient largement réduits du fait des congés accordés. En plus le temps traditionnellement mauvais de la saison des moussons réduirait les capacités de réactions aériennes alliées offrant un avantage considérable aux communistes.
Lorsque l’offensive du Têt fut lancée la moitié de la division ARVN était en congé, de plus pensant que les communistes n’attaqueraient pas directement dans la ville ouverte les troupes restantes furent mobilisées autour de la ville pour une défense hors de celle-ci.  Lorsque les communistes lancèrent l’attaque sur Hué il n’y avait donc dans la ville que la compagnie "Black Panther" gardant la piste d’attérissage au nord-est de la citadelle.
Considérant sa valeur d’un point de vue logistique et sa proximité de la DMZ à seulement 50 km Hué aurait du être mieux défendue et fortifiée en préparation de l’attaque communiste, et pourtant les fortifications étaient peu présentes et la ville peu défendue. Les forces alliées n’étaient absolument pas préparées lorsque les communistes rompirent la trève du Têt.

L’attaque contre les forces de l’ARVN au nord et l’USMC au sud de la rivière

Les rapports d’attaque des renseignements américains furent lentement relayés sur le terrain si bien que les VC avaient déjà inflitré la ville lorsque ceux-ci arrivèrent jusqu’à Hué.
A 03h40 du matin le 31 janvier 68, les communistes avaient déclenché des tirs de barrages à la roquette et au mortier en direction de la ville en provenance des montagnes à l’ouest afin de lancer l’attaque terrestre, les VC déjà infitrés dans la ville avaient sorti leurs uniformes, s’étaient positionnés aux différents points d’accès pour lancer les attaques sur les installations clés de la ville.
Une force communiste ANV/VC de la taille d’une division déclencha la série d’attaques coordonnées sur Hué. Les objectifs étaient : la piste d’atterrisage de Tây Loc, le poste de commandement de la 1ère division de l’ARVN au sein de la citadelle, le palais impérial et le complexe de commandement du MACV situé dans la partie moderne de la ville au sud de la rivière.
A l’entrée ouest de la citadelle une équipe de 4 sapeurs sous couvert d’uniforme de l’ARVN se débarrassa des gardes pour forcer l’entrée de la citadelle et permettre aux forces du 6ème régiment de l’ANV d’entrer dans l’enceinte de la vieille ville.
Les bataillons 800 et 802 avancèrent vers le nord, sur la piste d’atterissage de Tây Loc, la compagnie de l’ARVN « Black Panther », renforcée par une autre compagnie de la 1ère division ARVN réussit à stopper le bataillon 800.
Le bataillon 802 de son côté frappa le quartier général de la 1ère division ARVN à Mang Ca. Même si le bataillon communiste réussit à entrer dans l’enceinte, une force de défense d’environ 200 hommes composée d’officiers et d’administratifs se forma rapidement pour limiter l’avancée ennemie, une grande partie de la compagnie Black Panther fut rappelée pour maintenir et sécuriser le quartier général.
A la nuit tombée, le 31 Janvier le 6ème Regiment de l’ANV tenait l’intégralité de la citadelle incluant le palais impérial à l’exception du quartier général de la 1ère division ARVN qui parvenait toujours à tenir malgré les attaques.
A 8h00 du matin le 1er février, les troupes de l’ANV à l’extérieur hissèrent le drapeau communiste en haut de la tour de la citadelle.
Le Bataillon 804 au sud de la rivière dans la nouvelle ville s’attaqua au complexe américain du MACV mais fut à chaque tentative repoussé, tandis que la bataille faisait rage autour du complexe, deux bataillons VC prient d’assaut les batiments administratifs du gouvernement de la province de Thua Thien, la station de police et d’autres batiments clés au sud de la rivière.  Dans le même temps le 810ème Bataillon pris une position de blocage au sud de la ville afin d’éviter l’entrée des renforts alliés.  A la tombée de la nuit du 31 janvier le 4ème Regiment de l’ANV controllait également le sud de la ville à l’exception du complexe du MACV.

L’absence de réaction alliée adéquate

Lorsque l’attaque de Hué fut lancée les forces alliées avaient déjà fort à faire dans le reste du sud-vietnam  pour essayer de repousser l’offensive majeure coordonnée du Têt, et cela leur était difficile de libérer des renforts pour repousser les communistes dans la ville de Hué. De plus les troupes de l’ARVN et US de la zone avaient été déplacées pour venir en soutien des actions dans la zone de combat autour de Khe Sanh, reduisant ainsi le nombre de soldats disponibles dans toute la région nord du sud-vietnam. Celle situation hypothécait grandement les capacités alliés pour reprendre rapidement le contrôle de la ville de Hué des mains des communistes.
Les communistes conscients de la situation manoeuvrèrent rapidement pour prendre d’autres positions de blocage autour de la ville afin d’empècher aux renforts éventuels d’accéder. Le 806 ème bataillon bloqua la route 1 au nord-ouest tandis que les bataillons 804 et K4B se chargaient des positions dans la partie sud de la ville. Dans le même temps, le 810ème battalion s’installait en position le long de la route 1 au sud.
A la demande de la III MAF le commandement de la Task Force X-Ray, ordona à la compagnie A du 1/1 de faire route le long de la route 1 par camion pour renforcer les conseillers américains assiégés dans la ville.  Le rapport d’attaque initial fait par l’ARVN indiquait que les quartiers généraux étaient assiégés mais ne mentionnait que peu d’information sur les effectifs ennemis présents dans la ville, en conséquence le commandement de la Task Force pensait q’un petit détachement d’une compagnie serait suffisant pour stabiliser la situation.
Les Marines de la compagnie A/1/1 arrivèrent part le nord de la ville renforcés par 4 chars M48 du 3rd Tank Battalion.  Le convoi tomba rapidement sous les tirs de snipers ennemis et dut s’arrêter plusieurs fois pour sécuriser les batiments alentours. Lorsque le convoi traversa le pont au dessus du canal Phu Cam en direction de la partie sud de la ville, les Marines furent immédiatement pris sous un feu croisé intense d’armes automatiques et de roquettes de B-40 provenant de toute part.

Hue 1

Avancant lentement ils furent finalement totalement stoppés face à une résistance ennemie massive entre la rivière et le canal juste à côté du complexe du MACV qu’ils étaient venus secourir. Le commandement du 1/1 Marines, organisa à la hâte une force de réaction composée du groupe de commandement de la compagnie G du 2nd Battalion, 5th et d’une autre unité d’un nouveau bataillon juste arrivé à Phu Bai.
Ayant encore peu d’information sur l’ampleur de la résistance enemie qui bloquait la compagnie A, la force de renfort se mit en route emmenant avec elle deux batteries de canons mobiles de 40mm, elle ne rencontra qu’une faible résistance avant de la faire la jonction avec la compagnie A et avec l’aide des chars et des canons de 40mm réussit à se frayer un chemin jusqu’au MACV pour parvenir à déloguer les communistes. Le cout humain avait cependant été important pour les Marines avec 10 KIA et 30 WIA.
A ce stade le commandement du 1/1 reçut de nouveaux ordres lui demandant de traverser la rivière de Parfum pour libérer le quartier général de la 1ère division de l’ARVN. Le bataillon n’était toutefois que constitué de 2 compagnies dont une avait été assez fortement touchée par les précédents combats, de plus une partie de l’unité devait rester au sein du complexe du MACV pour y reconstituer sa défense. La compagnie A fut donc laissée sur place et la compagnie G renforcée par 3 des chars M48 et d’autres en provenance du 7ème escadron de cavalerie blindée de l’ARVN commença son avancée. Laissant les chars sur la rive sud afin d’assurer un soutien d’artillerie, la troupe d’infanterie commença à traverser le pont Nguyen Hoang en direction de la Citadelle.  En traversant elle fut directement accueillit par des tirs de mitrailleuse provenant d’une position sur la partie nord du pont, réussisant à la neutraliser elle recommenca sa route de l’autre côté du pont longeant vers la gauche parallèlement à la rivière mais retomba immédiatement sous un feu intense ennemi en provenance des murs de la citadelle.
Sous un feu nourri de mortiers et roquettes les Marines se rendirent compte qu’ils étaient largement en sous effectif et finir part tenter de se replier. Cela s’avéra difficile et il fallut deux heures de combats pour que l’unité réussise à refranchir le pont dans l’autre sens. A 20h00 le 1st Battalion avait enfin établit une position défensive près du complexe du MACV. Le commandement allié commençait à réaliser l’ampleur de la situation à Hué.

 

La 1st Cav en action à l’exterieur de la ville afin de bloquer les renforts communistes

Le 1er février le commandement de la 1st Cav fut alerté afin de déployer la 3rd Brigade  dans le secteur ouest de Hué. Le 2d Battalion, 12th Cavalry suivi du 1st Battalion, 7th Cavalry avaient comme objectif d’empécher les renforts communistes d’atteindre Hué à partir du nord et de l’ouest.
Le 2 février, le 2/12 Cav fut déposé sur une LZ à environ 10 km au nord-ouest de Hué sur la route 1.  Le 4 février il s’était déplacé pour établir une position de blocage sur une colline surplombant une vallée à 6 km à l’ouest de la ville, cette position offrait une excellente visibilité sur les routes principales déservant Hué.
Durant la même période le 5/7 Cav, conduisit des opérations de recherche le long des routes ennemies à l’ouest de la ville. Le 7 Février, il engagea une force de l’ANV retranchée. Cependant l’enemi tenait bien sa position et la 1st Cav dut avancer sous un volume important de tirs et d’obus de mortiers. Le 9 février le 5/7 Cav reçut pour ordre de contenir la force ANV tandis que le 2/12 Cav viendrait attaquer par le nord.  Durant son déplacement vers la zone, le 2/12 Cav rencontra lui aussi une forte concentration ennemie près du village de Thong Bon Ti, mais réussit à continuer sa route en direction du 5/7 Cav.  Durant les 10 jours suivants les deux bataillons de la 1st Cav combattirent les communistes retranchés repoussant les assauts successifs. Même si la Cav ne parvenait pas à extraire l’ennemi, son action permettait au moins partiellement d’empécher que les forces communistes présentes servent de renfort dans la ville de Hué.
Pendant presque 3 semaines les unités de la 1st Cav essayèrent de retenir les troupes de renfort communistes du 24ème, 29ème et 99ème régiments ANV. Elles furent renforcées dans leur tache le 19 février par l’arrivée du 2nd Battalion, 501st Infantry, 101st Airborne Division sous le commandement de la 1st Cav.  Le bataillon en renfort reçut l’ordre d’empécher l’accè à Hué par la portion sud de la ville. Le 1/7 Cav, fut déployée le même jour dans la zone au sud de la ville. Ces combats importants autour de la ville contribuèrent grandement à réduire la pression sur Hué. A l’intérieur de la ville l’action restait elle aux mains de l’ARVN et de l’USMC.



A la reconquète de la cité impériale

Tandis que les forces alliées se préparaient à faire mouvement dans la ville pour leur contre-attaque, le temps se dégradait encore, la température chuttant à 10°C et des nuages bas et lourds commençèrent à déverser un torrent de pluie froide.
Dans l’effort de reprise de la ville de Hué les forces de l’ARVN avaient la responsabilité de nettoyer la citadelle et le reste de la ville au nord de la rivière, tandis que la Task Force X-Ray devait elle s’occuper de la partie sud de la ville. Dans les faits, allaient en résulter deux batailles distinctes de chaque côté de Hué.
La reprise de la ville posait un problème encore jamais vu. L’ancienne capitale de Hué était sacrée pour le peuple vietamien principalement pour les boudhistes. La destruction de la ville risquait d’avoir des répercutions politiques que ni le gouvernement du sud-vietnam ni les USA ne pouvaient se permettre. En conséquence des limitations furent imposées quant à l’usage de l’artillerie et du soutien aérien afin de minimiser les dommages collatéraux. Au final un peu plus tard ces restrictions furent cependant levées lorsqu’il devint clair que ce soutien était indispensable pour déloger les communistes de la ville. Toutefois les règles initales d’engagement avec ces restrictions jouèrent un  rôle prépondérant dans les difficultés rencontrées par les forces alliées durant les premiers jours de combats.
Le 1er février à 7h00 le 1/1 lança un nouvel assaut soutenu par les chars en direction de la prison et des batiments administratifs de la province. Mais la encore les Marines ne parvinrent pas à avancer de plus d’un paté de maisons avant de tomber sur des tirs de snipers. Un des chars fut détruit sous le tir d’un canon de 57 mm de l’ANV. Les Marines reculèrent à nouveau au complexe du MACV.
Au nord de la rivière de Parfum le 1er février, la 1ère division de l’ARVN engrenga elle quelques points même si les 2ème et 3ème bataillons du 3ème régiment ARVN étaient toujours à l’extérieur des murs de la citadelle imcapable de pénétrer les défenses de l’ANV, les 2ème et 7ème bataillons assistés d’APC et de la compagnie Black Panther réussirent à reprendre la piste d’atterissage de Tay Loc.
Aux environs de 15h00 le 1er bataillon du 3ème régiment ARVN réussit à rejoindre le poste de commandement de la 1ère division ARVN dans le complexe de Mang Ca et plus tard la moitié du 4ème bataillon du 2ème régiment ARVN en provenance de Dong Ha réussit à être déposé par des helicos de l’USMC au sein de la citadelle malgré les mauvaises conditions météo.
Peu après 15h00 la compagnie du 2nd Battalion, 5th Marines réussit de son côté à être heliportée au sud de Hué afin de renforcer un complexe  de communications du MACV menacé par une force VC. Il s’agissait du centre principal de communications pour la zone de Hué, la DMZ et Khe Sanh. La compagnie passa une partie de l’après midi à essayer d’atteindre le site à environ 3km au sud-est du complexe du MACV. Elle n’y parvint jamais,  écopant de 3 KIA et 13 WIA.

 Le lendemain, 2 février, le 1/1 parvint enfin à libérer la station de communication du  MACV aux petites heures du jour et après 3 heures de combats intenses entrèrent dans le campus universitaire.
Durant la nuit les sapeurs communistes avaient fait exploser le pont de chemin de fer au dessous de la rivière de Parfum mais avaient laissé intact le pont au dessus du canal Phu Cam. A 11h00 la compagnie H/2/5 traversa le pont formant un convoi accompagné de camions équipés de mitrailleures calibre .50 et deux ONTOS tractant des véhicules armés de canons sans recul de 106mm.  Lorsque le convoi arriva à hauteur du complexe du MACV il tomba sous un feu nourri de l’ennemi constitué de mitrailleuses lourdes et de roquettes, les Marines consolidèrent leur position mais subirent les tirs ennemis toute la journée, le bilan le soir était de 2 KIA et 34 WIA chez les Marines.
Dans l’après midi du 2 février, le 1st Marines Regiment déplaça son poste de commandement au sein du complexe du MACV.  Les forces disponibles étaient de 3 compagnies du 2/5 Marines et un bataillon dépareillé composé de la compagnie A/ 1/1 et une section de la compagnie B/1/1.

Les troupes du 1/1 devaient se fixer sur le flanc gauche afin de maintenir la route principale d’approvisionnement ouverte. Le 2/5 devant lui prendre la responsabilité de mener l’attaque vers le sud à partir de l’unversité vers les bureaux administratifs du gouvernement de la province
Laissant sa compagnie G en réserve les compagnies F et H devait avancer sur une zone d’environ 11 patés de maison du complexe du MACV jusqu’au confluant de la rivière Parfum et du canal de Phu Cam. La tache ne s’annonçant pas facile car l’ennemi avait transformé la zone en une forteresse nécessitant une sécurisation batiment, par batiment, pièce par pièce.
Les Marines commençerent leur attaque en direction des batiments administratifs des finances et de la poste mais progressèrent très lentement n’ayant pas encore de tactiques adaptées au combat en milieu urbain. A chaque avancée des Marines, protégés par des chars, les communistes déclenchaient une pluie de tirs, de mortiers, roquettes et autres mitrailleuses en provenance de positions retranchées au sein des batiments.  À 5 ou 6 reprises les Marines tentèrent de prendre les deux batiments cibles mais n’avaient pas assez d’effectifs pour venir à bout des communistes.  
Le soir du 3  février les Marines n’arrivaient pas à prendre du terrain et subissaient des pertes à chaque avancée et recul.
Le 4 février au matin, le commandement du 1st Marines ordonna au 2/5 de continuer à avancer et demander au 1/1 de continuer à sécuriser le flanc gauche du 2/5. Le 1/1 dans sa tache devait pour cela dans un premier temps sécuriser l’école et l’église Jean d’Arc s’engageant là aussi dans un combat maison par maison. Il parvint à sécuriser l’école mais faisait face à des tirs nourris d’armes lourdes en provenance de soldats ANV/VC retranchés dans l’église. A Contre cœur le 1/1 dut donner l’ordre de pilonner l’édifice à l’aide de mortiers et de canons sans recul de 106 mm parvenant finalement à venir à bout de l’ennemi.  
Avec le 1/1 se déplaçant pour couvrir son flanc gauche en direction du canal Phu Cam, le 2/5 lança son attaque à 7h00 du matin le 4 février. Il fallut 24 heures de combats acharchés pour atteindre le batiment des finances. En attaquant par l’arrière les Marines réussirent enfin à prendre le site en faisant appel toutefois à tout un arsenal : tir de charges de 90mm par les chars, de 106 mm  par les canons sans recul, de 81mm par les mortiers et même finalement envoi de gaz CS.
Les Marines se retrouvaient dans un combat acharné nécessitant d’avancer batiment par batiment, pièce par pièce pour sécuriser toute la zone au sud de la rivière. Cet effort se transforma rapidement en cauchemar, les Marines habitués à se battre dans les zones peu peuplées de la I CTZ n’étaient pas entrainer à ce type de combat urbain qui plus est d’une rare intensité, que les américains n’avaient plus vraiment vécu depuis la deuxième guerre mondiale.

La reprise du siège de la province et le premier vacillement communiste

L’avancement était lent, méthodique et couteux pour les américains. Le 5 Fevrier la compagnie H/2/5 reprit le batiment gouvernemental de la province lors d’une bataille particulièrement sanglante. Ce batiment revetait une importance symbolique pour les deux camps. Le VC y avait hissé son drapeau depuis le début de la prise de la ville par les communistes.
Le batiment avait servit de poste de commandement pour le 4ème régiment ANV, avec sa perte l’intégrité des défenses nord-vietnamiennes au sud de la rivière commença à vasciller.  Toutefois les combats étaient loin d’être finis, malgré l’adaptation rapide des Marines aux combats de rue, le 2/5 ne parvint par à rajoindre le confluent de la rivière et du canal avant le 11 février.
2 jours plus tard les Marines avançèrent dans les banlieux ouest de Hué cherchant à faire jonction avec les troupes de la 1st Cavalry et 101st Airborne Division qui se rapprochaient de la ville.

Battle for hue

Le 14 février la majorité de la partie sud de la ville était aux mains des américains mais les missions de ratissage  allaient continuer encore 12 jours de plus pour mettre fin aux tirs de roquettes, mortiers et autres snipers isolés harraçant les patrouilles de Marines.  Le contrôle de ce secteur de la ville fut ensuite rendu au gouvenrement sud-vientamien. L’investissement avait été couteux pour les Marines avec 38 KIA et 320 WIA mais avait été encore bien plus couteux pour les communistes car les corps d’un milier de VC/ANV étaient disséminés dans toute la ville au sud de la rivière.

Les Marines en renfort à la citadelle

Malgré les avancées de l’ARVN dans la citadelle, les forces ANV/VC étaient trop bien retranchées nécessitant de demander du renfort le 10 Fevrier à la III MAF pour en venir à bout. Le 1/5 fut mobilisé pour faire mouvement sur Hué. Le 11 Février, des helicoptères déposèrent deux sections de la compagnie B dans le complexe de commandement de l’ARVN et 24 heures plus tard le 11 février, la Companie A, avec 5 chars et la 3ème section de la compagnie B entrèrent dans le périmètre de la citadelle par des navires de débarquement via la rivière. Le 12 février la Company C se joingit au reste du bataillon.  Les Marines avaient pour ordre de remplacer la 1ère Airborne Task Force de l’ARVN dans la zone la plus au sud-est du périmètre tandis que deux bataillons de Marines sud-vietnamiens devaient se déplacer à l’extrémité sud-ouest pour y effectuer un balayage vers l’ouest. Ce renforcement des forces alliées dans la citadelle mettait une intense pression sur les forces communistes mais elles consolidèrent leur périmètre et redoublèrent d’effort pour tenir leurs positions.

Hue2

Le jour suivant, 13 février, le commandement de l’ARVN en accord avec le président Nguyen Van Thieu, autorisa les forces alliées à utiliser toutes les armes nécessaires pour déloger l’ennemi communiste de la citadelle, seul le palais impérial demeura hors limite pour les tirs d’artillerie et le soutien aérien.
La mission du 1/5 consistait à avancer le long du mur est de la Citadelle en direction de la rivière avec le palais impérial sur sa droite. A 8h le 13 février, la companie A se mit en route sous une pluie battante en direction d’une tour de la Citadelle. En arrivant près de celle-ci l’ANV ouvrit le feu à l’arme automatique et à la roquette à partir de positions retranchées creusées à la base de la tour. L’épaisse massonnerie de l’architecture les protégaient des tirs américains en retour.  Au bout de quelques minutes plusieurs Marines étaient sur le point de mourir et 30 autres étaient blessés. Ces troupes fraiches en provenance de Phu Loc n’étaient pas encore familiarisées avec la situation de Hué et les combats urbains associés.
Sous un feu nourri ennemi les Marines continuèrent malgré tout à avancer et lançèrent un premier assaut sur le mur sud, le résultat fut sans appel, 15 KIA et 40 WIA. Le 1/5 rappela la compagnie A et fit entrer en remplacement la compagnie C épaulée sur son flanc par la compagnie B. Une nouvelle fois les Marines retombèrent sous le feu intense ennemi provenant de toute part, mais avec l’aide du soutien d’airtillerie terrestre et naval et des frappes aériennes ils réussirent à avancer.
L’engagement s’avéra encore plus violent que celui sur la rive sud de la rivière. Durant la nuit, le 1/5 demanda à l’artillerie de pillonner les positions ennemies pour préparer la nouvelle attaque prévue le lendemain. A 8h00 le 14 Février, 1/5 renouvella son attaque mais ne réussit pas non plus à obtenir une avancée significative face aux forces ANV/VC toujours retranchées.
Ce n’est que le 15 février lorsque la compagnie D arriva en renfort par bateau dans la bataille que la tour fut enfin prise non sans pertes avec 6 KIA complémentaires et plus de 50 WIA. Cette nuit là l’ennemi réussit à reprendre un bref moment la tour avant de finalement céder fasse à la contre attaque des Marines.
Le matin du 16 février le 1/5 continua à avancer le long du mur sud-est de la citadelle.  En date du 17 Fevrier, le 1/5 déplorait 47 KIA et 240 WIA en seulement 5 jours de combats.
A partir de cette date et jusqu’au 22 février la l’engagement fut caractérisé par des avancées et retour arrière successifs tandis que la plupart de la citadelle était maintenant sous les tirs incessants du soutien aérien rapproché, de l’artillerie et d’autres armes lourdes la réduisant petit à petit à l’état de ruines. Logiquement les combats d’infanterie acharnés diminuèrent progressivement.  


L’étau se ressert sur les communistes

Les renseignements américains avaient identifé que l’ANV/VC prévoyait de faire intervenir des renforts par la porte ouest de la citadelle en provenance d’un camp de base à 18 km à l’ouest de la ville. Des éléments de la 1st Cav furent déployés pour lancer des assauts coordonnés à partir de leurs positions de blocages à l’ouest. Le 21 février l’attaque fut lancée et les soldats de la 1st Cav furent bientôt présents pour sécuriser le mur ouest de la forteresse empéchant l’arrivée des renforts communistes, ce mouvement précipita la déterioration des forces ennemis piègées dans la citadelle.

Le dernier assaut pour libérer la ville

Pour l’assaut final sur le palais impérial une nouvelle unité la compagnie L du 1/5 fut déployée en renfort. En date du 22 février les communistes ne tenaient plus qu’un périmètre du coin sud-ouest de la citadelle. Les Marines réussirent à créer une brèche dans le mur pour pénétrer dans le périmètre communiste du palais impérial mais devant la violence des tirs en provenance de positions retranchées ils décidèrent de se replier pour planifier une nouvelle attaque.

Tandis que les américains se préparaient à un nouvel assaut, une décision politique fut prise demandant que la libération du palais soit effectuée par l’ARVN. La nuit du 23 au 24 février le 2ème bataillon du 3ème régiment de l’ARVN lança une attaque surprise qui laissa un temps les communistes sans réaction avant que ceux-ci se reprennent.

Un nouvel engagement violent s’en suivi mais l’ARVN continuait à maintenir sa pression. Les communistes, privés de ravitaillement du fait du blocage de la 1st Cav qui avait rejoint les lignes du 2/5, durent se replier. Et finalement le 24 au soir d’un point de vue symbolique la bannière VC qui flottait sur la ville depuis 25 jours fut remplacée par le drapeau sud-vietnamien. Plus tard ce jour là, la 1ère division ARVN finit de faire la jonction avec les troupes de la 1st Cavalry Division. Les dernières poches communistes furent prisent d’assaut et les quelques troupes VC/ANV restantes se replièrent direction ouest vers des bases arrières au Laos.

Bilan

Le 2 mars 1968 l'opération Hue City était officiellement cloturée. La libération de Hué s’était avérée la plus longue bataille d’infanterie continue que la guerre du Vietnam avait connue à ce jour. Les pertes étaient importantes. En 26 jours de combat L’ARVN déplorait 384 KIA, plus de 1800 WIA et 30 MIA. L’USMC de son côté, 147 KIA et 857 WIA, L’US Army 74 KIA et 507 WIA. Ces énormes pertes humaines américaines dégradèrent définitivement la perception déjà négative de l’opinion publique américaine et le soutien des politiciens à la guerre du Vietnam.

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Du côté communiste les alliés avaient dénombré 5133 KIA dans la ville et environ 3000 autour de celle-ci selon le MACV. En complément des pertes civiles importantes durant les combats pour reprendre la ville, plus de la moitié de Hué elle-même fut finalement détruite par les frappes aériennes.
Même si le commmandement US avait essayé de limiter les dégats occasionnés à la ville, notamment en se reposant sur l’extrème précision des tirs de soutien, le combat urbain bloc par bloc avait changé la donne. En 25 jours de combat pour reprendre Hué environ 40% de la ville avait été détruite  et 80% des civils, 116 000, avaient perdus leur maison. Par ailleurs la population civile fut aussi une cible des assaissants communistes, payant un lourd tribu, 5800 personnes furent repertoriées tuées ou manquantes à l’appel. Après l’achevement des combats les autorités sud-vietnamiennes découvrirent que des bataillons de la mort VC avaient systématiquement eliminés les leaders et autres employés du gouvenrement. Environ 3000 corps furent trouvés dans des fosses communes.

Plusieurs facteurs clés jouèrent un élément clé dans le déroulement de la bataille : Les renseignements, la chaine de commandement, l’entrainement, les règles d’engagement, le soutien médical, et le contrôle de la population.

Les renseignements, ou plutôt ici le manque de renseignements, sur la situation réelle eurent un impact majeur sur le déroulement initial de la bataille de Hué.  Le système de renseignement échoua totalement à anticiper l’attaque imminente sur la ville. Et même lorsque des indicateurs de l’attaque avaient été présents ils ne furent pas escalés aux commandements locaux afin de se préparer à intervenir. Et quand l’attaque fut lancée les renseignements ne réussirent pas non plus à faire une bonne évaluation des forces ennemies en présence et de leurs intentions sur la ville. Cela hypothéca grandement l’efficacité de la réponse alliée principalement dans les premiers jours d’engagement, totalement sous dimensionnée, avant de découvir l’étendue de la situation dans Hué.

La chaine de commandement fut également un aspect cucial. La séparation des rôles et responsabilité entre l’ARVN, l’USMC et l’US Army engendra un manque de coordination et d’unité qui inhiba la tentative de reprise de la ville. Il n’y avait pas de plan de bataille global, personne pour trancher les priorités entre les alliés, les demandes de soutien aérien ou d’artillerie et personne pour prendre la responsabilité sur l’ensemble des actes posés.
Cette desynchronisation joua notamment en la faveur de l’ANV et du VC qui pendant tout un temps exploita cette absence de coordination globale pour réapprovisionner et remplacer ses troupes durant le combat continuant ainsi à conserver sa puissance malgré ses pertes. Lorsque les éléments de la 1st Cavalry Division réussirent à verrouiller l’accès à la ville par le nord-ouest le 21 février cela eut un impact décisif sur la suite des combats au cœur de la ville.

L’entrainement joua aussi un rôle déterminant dans le déroulement de la bataille de Hué particulièrement dans le chef des Marines de la Task Force X-Ray. Le combat pour la ville fut rendu très difficile par le fait que les alliés n’étaient pas préparés pour ce type d’engagement en milieu urbain. Les Marines étaient uniquement formés à la guerre dans la jungle ou dans des zones peu peuplées. Aucun entrainement particulier ne leur avait donc été donné pour cette situation à Hué, contrairement aux forces communistes, et ils avaient donc dû construire sur le tas leur propres tactiques, techniques et procédures. Les 3 premiers jours de bataille avait été pour eux un apprentissage dans le sang.
Les Marines firent rapidement le constat que le recours aux armes lourdes était nécessaire et que même les meilleures tactiques de tir et de manœuvre ne fonctionneraient pas sans cela. Beaucoup d’objectifs ne pouvaient être atteints qu’en passant « au travers » des batiments. Les chars, canons sans recul et lance roquettes s’avérèrent essentiels dans le combat de batiment en batiment. Les Marines utilisaient ces armes pour créer des trous dans les structures afin de pouvoir y lancer ensuite un assaut d’infanterie afin de sécuriser la zone pièce par pièce à la grenade et au M-16. Ces armes lourdes étaient également très utiles pour effectuer des tirs de suppression notamment contre les snipers.

Dans les premiers jours, à cause des restrictions dans les règles d’engagement sur l’utilisation des armes lourdes et des soutiens d’artillerie et aérien, la situation avait était rendue très compliquée pour les Marines dans leur chasse à l’ANV/VC retranché. Ces restrictions furent générallement suivies mais lorsqu’elles furent finalement retirées la situation devint grandement favorable aux alliés disposant d’une puissance de feu imcomparable.

A cause de l’intensité des combats et de leur complexité les pertes alliées furent énormes. En complément, le mauvais temps réduisait les capacités d’évacuation médicale par helicoptère, et bientôt il fut nécessaire de prévoir des unités de soins avancées sur le terrain notamment au complexe du MACV.

Du fait des combats soutenus dans la ville, le contrôle de la population devint rapidement un problème. Dans ce type d’engagements de rue les civils étaient généralement pris au milieu des tirs provenant des deux camps opposés, Hué ne fit pas exception. L’attaque initiale provoqua un premier mouvement de la population cherchant refuge dans le complexe du MACV relativement sûr. Ce déplacement devint sur les semaines suivantes un exode créant un cauchemar d’un point de vue logistique et de la sécurité pour les américains et leur allié sud-vietnamien. 

Le combat durant l’opération Hué City s’était avéré intense et sanglant mais à la fin les alliés avaient réussi à reprendre la ville aux communistes. De nombreuses leçons furent apprises à cette occasion sur les combats urbains modernes et celles-ci restent encore valides aujourd’hui. Cette bataille est devenue un cas d’école pour étudier les difficultés inérantes au combat en milieu urbain.