Campagne Tet Counteroffensive - 30/01/68 au 01/04/68

Le nombre d'américains déployés au Sud-Vietnam atteignit plus de 500 000 au début de 1968, au début. En outre, il y avait 61 000 autres soldats alliés (principalement australiens et coréens) et 600 000 soldats de l'ARVN.

Le 29 Janvier 1968, les Alliés entamèrent la nouvelle année lunaire du Têt (nouvel an Vietnamien) s'attendant à l'habituelle trêve de 36 heures pour les festivités. En raison de la menace d'une attaque à grande échelle et l'accumulation de troupes communistes autour de Khe Sanh, l'ordre du cessez le feu, fut donné à toutes les zones de combat à l'exception de la I ère CTZ au sud de la zone démilitarisée.

Des assauts violents de l'ennemi commencèrent dans les provinces du nord et centrales au petit jour le 30 Janvier, ainsi qu'à Saigon et dans les régions du delta du Mékong. Environ 84 000 soldats VC et de l'ANV participèrent à cette action coordonnée d'une envergure sans précédent. Ils attaquèrent 36 des 44 capitales provinciales, 5 des 6 villes autonomes, 64 de 242 capitales de district et 50 hameaux. En outre, l'ennemi effectua des raids sur un grand nombre d'installations militaires, y compris presque tous les terrains d'aviation. Les combats proprement dits durèrent trois jours, mais Saigon et Hué subirent des attaques d'une plus grande intensité.
L'attaque à Saigon commença par la célèbre tentative de prise de l'ambassade américaine par une équipe de sapeurs VC. D'autres assauts furent directement dirigés contre le palais présidentiel abritant l'Etat major Général Sud Vietnamien, et également contre la base aérienne de Tan Son Nhut.

A Hué, plus de 8 bataillons ennemis infiltrèrent la ville et combattirent contre 3 bataillons de l'USMC, 2 de l'US Army  et 11 bataillons de l'ARVN. La lutte pour repousser l'ennemi dura un mois, ce fut l'un des rares engagements en milieu urbain du conflit vietnamien. Les pertes alliées s'élevèrent à plus de 500 tués, alors que dans le même temps le VC et l'ANV avaient subis une perte quasiment 10 fois supérieure avec 4000 et 5000 tués.


De lourds combats eurent également lieu dans deux régions éloignées :  autour du camp des forces spéciales de Dak To dans les hauts plateaux du centre et aux environs de la base de l'USMC à Khe Sanh. Dans les deux zones, les alliés furent vaincus et tentèrent en vain de se déloger. Finalement, avec l'arrivée de renforts de troupes américaines dans la province septentrionale, la base de Khe Sanh fut libérée à la mi avril.

L'offensive du Têt fut finalement d'une point de vue purement militaire une défaite cuisante pour les communistes avec la perte de près de 50% des forces engagées. Ils avaient échoué dans la tentative de se frayer un chemin au sud et de provoquer une insurrection forte avec le ralliement de sud vietnamiens. Mais d'un point de vue politique et aux yeux de l'opinion publique américaine notamment, la victoire était incontestable, la capacité à pouvoir mobiliser autant de troupes et de mettre en œuvre une opération aussi gigantesque et coordonnée choqua l'Amérique et sema le doute sur les capacités à terminer cette guerre rapidement, à partir de cette période les mouvements contestataires et pacifiques commencèrent à prendre une ampleur sans précédent.

L'offensive du Têt mis également fortement à mal le programme de pacification, à cause des conséquences de l'intensité des combats nécessaires pour extirper les éléments VC accrochés aux positions fortifiées dans les villes. Par exemple, dans le delta densément peuplé il y avait environ 14 000 réfugiés en Janvier, mais après le Têt le gouvernement dû faire face à quelques 170 000 sans-abri. L'obligation d'aider ces personnes entrava gravement les autres efforts d'accompagnements des populations au niveau national.