Campagne Vietnam Air Offensive II - 09/03/67 au 31/03/68

Le 10 mars 1967 des F-105 et F-104 de la 7th Air Force entamèrent des bombardements sur un nouvel objectif, l'usine sidérurgique de Thai Nguyen à environ une cinquantaine de km au nord d'Hanoi.
Les opérations de Rolling Thunder continuèrent avec des frappes contre des ponts, des dépôts de stockage de carburant, des cimenteries ou encore des centrales électriques près d'Hanoi.

Les appareils de l'USAF et de la Navy conduisirent des missions de reconnaissance armée sur presque tout le territoire du nord, se concentrant sur des cibles le long des routes d'approvisionnement en provenance de Chine.

Au début du mois d'aout 67, les attaques aériennes américaines sur le pont Paul Doumer à Hanoi stoppèrent la route d’approvisionnement principal. Le mauvais temps des 3 premiers mois de 1968 força les pilotes américains à recourir presque exclusivement à des techniques de bombardements minimum par mauvais temps contre le nord. Cependant malgré ces limitations dues à la météo le pont Paul Doumer resta presque toujours inutilisable par les forces communistes.

Tandis que les routes dans les terres faisaient l'objet de missions d'interdiction, le port d'Haiphong et ses docks restèrent hors du rayon d'action autorisé pour l'USAF. Dans ce contexte, un flot continue de marchandises transitait quotidiennement en provenance de Chine ou de l'URSS compensant largement les pertes matérielles subies par le nord Vietnam.

Les appareils de l'USAF utilisaient des contremesures électroniques et d'autres techniques pour réduire l'efficacité des défenses anti aériennes nord vietnamiennes.
En moyenne 55 SAM étaient nécessaires pour abattre un avion américain. En avril 67 pour réduire la menace provenant d'une armée de l'air nord vietnamienne plus entrainée et mieux formée les américains bombardèrent les bases de MiG détruisant plusieurs appareils au sol. Et d'avril à juin, en combat aérien, les pilotes US détruisirent 54 MIG pour 11 de leurs appareils perdus. Mais d'aout à février 68 la tendance s'inversa et 5 MiG seulement furent abattus pour 18 appareils américains.

Pendant ce temps, au sol, en mai 67 suite à l'attaque de Quang tri les forces terrestres US et de l'ARVN entrèrent dans la DMZ pour la première fois afin de contrer l'offensive. Dans ce cadre du soutien fut demandé, l'artillerie, la Navy mais également un appui tactique des B-52 de l'USAF afin de détruire temporaire les forces ennemies en présence. Sous la pression les communistes durent rapatrier leurs positions d'artillerie au nord Vietnam.

Après avoir reconstruit leur présence dans cette zone, au mois de septembre de la même année, les VC lancèrent une nouvelle attaque sur la base de marines à Con Thien juste en dessous de la DMZ. A nouveau le recours à l'USAF via un appui tactique avec des FAC pour localiser et détruire les positions ennemies conduisit à un nouveau retrait nord vietnamien début octobre. Peu de temps après, en novembre 67, lors d'opérations de recherche et destruction menées par l'US Army dans les hauts plateaux du centre rencontrèrent une lourde résistance VC près de Dak To à environ 20 km de la jonction des frontières entre le Laos le Cambodge et la république du Vietnam.

Un renfort de l'USAF avec un soutien aérien rapproché combiné à des vols de C-130 pour ravitailler Dak To. Les forces aériennes une fois de plus infligèrent de très lourdes pertes à l'ennemi provoquant un nouveau repli sur la fin du mois.

Concernant les activités militaires au Laos, durant l'été 67, la 7th Air Force apporta un soutien aérien important aux troupes laotiennes qui affrontaient le Pathet Lao et les nord vietnamiens dans les plaines des Jarres près de Luang Prabang. La partie laotienne de la piste Ho chi Minh fut également constamment la cible de l'Air Force.

Entre Décembre 67 et Février 68 les pilotes de la 7th Air Force effectuèrent plus de 20 000 sorties sur les lignes d'approvisionnement laotiennes et comptabilisèrent la destruction de  plus de 3000 camions. Malgré tout, les communistes continuèrent à se renforcer au Laos et au Cambodge en préparation de l'offensive majeure qui aboutit le 21 janvier 68 au siège de la base des marines de Khe Sanh environ 10 km à l'est de la frontière laotienne et à 20 km au sud de la DMZ.