L'Armée de la République du VietNam

Après la création de la république du Vietnam le 26 octobre 55, à la fin des années 50, les États-Unis transformèrent en 12 mois l'armée nationale vietnamienne ou VNA (Vietnamese National Army) moribonde et fragmentée depuis la défaite française et dont la loyauté envers les étrangers était discutable, en ARVN.

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L'ARVN était organisée d'une manière conventionnelle comme une armée occidentale : Présence d'artillerie, de forces blindées et des grandes unités d'infanterie.

Le premier engagement significatif de l'ARVN contre le VC eut lieu en 1963 à Ap Bac, il révéla de sérieuses déficiences dans la chaîne de commandement, au niveau tactique et dans l'affectation des ressources.

Toutefois dès 1965, l'ARVN, épaulée sur le terrain par les forces US, semblait être devenue une force militaire à part entière.

Cependant en 1966, 50% des troupes fut réaffecté à des activités de pacification empêchant donc les troupes novices à acquérir l'expérience du combat. En 1969, l'ARVN était constituée d'environ 1 million de soldats répartis dans 10 divisions. Cette même année les USA lancèrent le programme de Vietnamisation du conflit remettant progressivement les clés du Sud-Vietnam à l'ARVN qui s'acheva lors du départ des dernières troupes de combat US en mars 73.

Le 15 août 73, le congrès américain mis fin au financement accordé aux activités militaires US au Cambodge, Laos, Nord et Sud-Vietnam. L'ARVN se retrouva seule sur le terrain durant le reste du conflit. L'ARVN encerclée par les forces communistes fut contrainte de rendre définitivement les armes le 30 Avril 1975.

 

Même si des unités ARVN se montèrent à la hauteur en de très nombreux occasions, l'armée sud-vietnamienne était aussi gangrenée par l’apathie, la corruption ou encore la désertion.

Une partie de l'origine de cette situation provient du salaire que percevait un soldat de l'ARVN ne lui permettant pas de vivre décemment.

La désertion fut une des causes fondamentales du délabrement de l'ARVN et de sa chute. Entre 65 et 72 environ 840 000 hommes désertèrent, soit 120 000 par an. La désertion excédait les pertes au combat d'un ratio de 6 pour 1.

Sur la RVNAF dans son ensemble 80% de désertion eurent lieu dans les troupes d'infanterie de l'ARVN contre 12% dans la Navy et 8% dans l'Air Force.

 

L'ARVN était la composante la plus importante de la RVNAF, à son maximum elle fut constituée de 11 divisions d'infanterie régulières chacune assignée à une CTZ.

Les divisions Airborne et de la Marine servaient de troupes de réserve générale à la discrétion du président.

Au niveau des CTZ on retrouvait aussi des forces artilleries, de blindés et des unités de rangers ainsi que des milices locales, les forces populaires et régionales. Plusieurs zones tactiques spéciales existaient afin de concentrer les ressources militaires dans certaines zones clés.

Les commandements de Corps

I CTZ

Créée le 1 juin 57, juste au sud de la DMZ elle regroupait les 5 provinces les plus au nord du Sud-Vietnam : Quang Tri, Thua Thien, Quang Nam, Quang Tin et Quang Ngai (transférée dans la II CTZ en novembre 63). La zone speciale de Quang Da semi-autonome coordonnait la sécurité dans la zone autour de Da Nang.

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II CTZ

Créée le octobre 57, elle était la zone géographiquement la plus grande de toutes les CTZ, elle englobait bon nombre de hauts plateaux ainsi que l'étroite plaine cotière du sud-vietnam. Elle regroupait 12 provinces : Kontum, Binh Dinh, Pleiku, Phu Bon, Phu Yen, Darlac, Khanh Hoa, Quang Duc, Tuyen Duc, Ninh Yhuan, Lam Dong et Binh Thuan. La 24ème STZ ou zone spéciale tactique assignée au 42ème régiment couvrait les zones d'infiltrations communistes massives le long de la frontière laotienne. Établie en 66 et localisée dans la province de Kontum la 24ème STZ fut supprimée le 30 avril 70. Durant la campagne Ho Chi Minh en 75 la chute de Ban Me Thuot le 12 mars obligea le président sud-vietnamien Nguyen Van Thieu à abandonner les I et II CTZ. Le désengagement désastreux de la II CTZ marqua le début de la fin de la république du Vietnam.

 

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III CTZ

Créée le 1er mars 59 et définitivement organisée le 20 mai 60 elle regroupait 10 provinces : Phuoc Long, Long Khanh, Binh Tuy, Binh Long, Binh Duong, Bien Hoa, Phuoc Tuy, Tay Ninh, Hau Nghia et Long An. Saigon et la province voisine de Gia Dinh formaient le district militaire de la capitale qui avait aussi une dimension politique. La zone spéciale de Rung Sat regroupait la zone d'intense activité VC à l'embouchure de la rivière Dong Nai afin de protéger les entrées fluviales vers Saigon.

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IV CTZ

Créée le 1er janvier 63, elle englobait le delta du mékong, regroupant à la fois la moitié de la population et des zones cultivées. Elle regroupait les 16 provinces suivantes : Co Cong, Kien Tuong, Dinh Thuong, Kien Hoa, Kien Phuong, Sa Dec, Vinh Long, Vinh Binh, Chau Doc, An GIang, Phong Dinh, Ba Xuyen, Kien Giang, Chuong Thien, Bac Lieu et An Xuyen. La 44ème zone STZ ou spéciale tactique coordonnait les les opérations militaires de l'ARVN et la sécurisation dans la partie nord-ouest du delta le long de la frontière cambodgienne jusqu'à fin 73. Après une série de succès tactiques ayant éliminé les principales forces VC de la zone, la STZ fut abolie, ses bataillons de rangers furent désactivés, et le personnel réassigné aux bataillon plus au nord. Toutefois, comme beaucoup de soldats de ces unités étaient originaires du delta local un grand nombre décida de déserter plutôt que de quitter leur région natale.

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