Operation Sam Houston - 1 Janvier 1967 au 5 Avril 1967

Localisation

CTZ II - Dans les provinces de Kontum et Pleiku à la frontière Cambdogienne. Vallée de Plei Trap ; Rivières Nam Sathay et Se San; Camp de special forces de Duc Co.

Objectifs

Sam Houston était une opération de recherche et destruction visant à la surveillance et l'interdiction le long de la frontière cambodgienne.

Forces alliées en présence

1st Brigade, 4th Infantry Division (1/8)
2nd Brigade, 4th Infantry Division (2/8, 1/12, 1/22, 1/10)
3rd Brigade, 25th Infantry Division (2/35)

Forces communistes en présence

1ère Division ANV (32ème, 33ème et 66ème régiments)
10ème Division ANV (88ème, 95B et 101C régiments)

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De nouvelles batailles à la frontière

Le trêve du Têt de l'année 67 débuta le 8 février, à ce moment-là la 1ère Division de l'ANV fut signalée dans le Plei Trap et les renseignements présumaient que la 10ème division était également dans le secteur. Une fois bien installés dans la zone, les communistes seraient dur à déloger, le commandement américain décida donc de lancer directement l'offensive au travers de l'opération Sam Houston qui commença réellement le 12 Février 1967.

Les souvenirs de Paul Revere IV étaient fortement ancrés au sein de la 4th division et sa 2nd brigade qui devait lancer l'assaut avec deux de ses bataillons avança donc lentement et surement sur la zone. La 2nd brigade lança une compagnie de chaque côté de la rivière Nam Sathay pour verrouiller deux LZ dans la vallée.

Sur la droite l'avancée du 1/22 s'effectua sans incident. Sur le côté gauche le 1/12 lui n'eut pas cette chance. Après 48 premières heures calmes la compagnie de reconnaissance, la C, releva des bunkers fraichement construits mais inoccupés à la lisière des bois entourant la LZ cible "501-NORTH".   La nuit se passa sans encombre mais lorsque la compagnie C commença à explorer les collines des environs le matin suivant elle se heurta à l'ANV. Durant l'heure suivante la compagnie se battit pour reprendre la position de la LZ.
Le support d'artillerie et aérien ralentit l'assaut ennemi, mais les intentions de ce dernier n'étaient toujours pas claires pour les américains lorsque le gros du bataillon atterrit sur la zone au cours de la matinée du 15 février.
Espérant duper l'ennemi, le commandement en chef de la 2nd Brigade ordonna une frappe leurre de préparation aérienne et d’artillerie 2 km plus au sud sur une autre clairière. Plus tard aux environs de 13h30 le commandement essaya de faire arriver le reste de son unité sur la LZ 501-NORTH. Mais l'ennemi n'était pas tombé dans le panneau et lorsque le premier groupe d'hélicos toucha le sol, une compagnie renforcée du 8ème bataillon du 66ème régiment de l'ANV ouvrit le feu en provenance des collines. Huit Hueys furent touchés mais tous réussirent à déposer leurs occupants avant de quitter la zone en tanguant. En début de soirée le reste du bataillon était sur le terrain. Toute la nuit sous les éblouissements ternes des fusées, illuminations en provenance d'un AC-47 "Spooky" du 4th Air Commando Squadron, les soldats creusèrent un périmètre élargi. Au petit matin l'ennemi avait disparu. Le combat sur la LZ 501-NORTH s'avéra être la seule occasion durant Sam Houston ou l'ennemi lança un assaut contre une position américaine préparée.

Tandis que les deux bataillons avançaient vers Plei Trap, le 3rd battalion de la 2nd brigade, le 2/8, protégeait une base d'appui-feu et patrouillait sur la route 509 à l'est de la Nam Sathay. Le matin du 16 février l'une de ses sections fut prise en embuscade à travers la jungle quelque kms au-delà de la base.

La végétation dense, le vacarme des tirs d’armes automatiques et les explosions de grenades empêchèrent la section d'identifier la localisation de l'ennemi et d'ajuster un tir d'artillerie. Elle dut donc faire appel aux hélicoptères pour assurer un meilleur visuel. Finalement la compagnie de la section isolée fut tout de même capable de déclencher des frappes de mortiers et de snipers afin de former un corridor pour le retrait de la section et l'évacuation de ses nombreux blessés. Un bataillon du 32ème Régiment de l'ANV tenta de suivre la retraite américaine espérant renouer le combat mais avec l'obscurité il dut renoncer et se retira.

Une compagnie du 22nd Infantry, la première unité à atterrir à l'ouest de la rivière Nam Sathay, était elle aussi dans de sales draps. En poursuivant quelques soldats nord-vietnamiens à travers la jungle l'unité était tombée dans une embuscade dont les tirs de snipers ennemis avaient presque décimé la section de pointe. Malgré les renforts arrivés au soir les tirs de snipers continuèrent toute la nuit permettant à l'ennemi de se retirer.

En l'espace de 3 jours la 2nd Brigade avait subi 3 engagements sévères contre au moins 2 régiments de la 1ère division de l'ANV.

L'interrogation de prisonniers révéla que le 88ème régiment de l'ANV était aussi à  Plei Trap, en remplacement du 33ème. Les pertes ennemies comptées sur le terrain avoisinaient les 300 KIA, tandis que les estimations de pertes additionnelles dues aux frappes aériennes ou d'artillerie étaient d'environ deux fois plus. Mais les pertes U.S. étaient elles aussi lourdes : 55 KIA et 74 WIA.

Sam Houston, Phase 2

En vue d'éviter d'autres pertes importantes, le commandement de la 2nd brigade décida de laisser les unités US dans les alentours des bases d'appui feu les 5 jours suivants laissant le champ libre aux frappes aériennes et d'artillerie massives et notamment à 9 missions de frappes de B-52.

En renfort, avec l'accord de la I FFV, la 1st Brigade (sauf un bataillon) fut déployée dans les hauts plateaux. Le commandant de la 1st brigade disposait de 3 bataillons, le commandant de la 2nd brigade lui disposait de 2 bataillons et un sixième, le 3/8, restait en réserve à la base de 3 TANGO. La 1st brigade serait sur le front entre la Se San et la Nam Sathay, tandis que la 2nd brigade serait sur le flanc ouest entre la Nam Sathay et la frontière Cambodgienne.

Les pertes américaines continuèrent toutefois à rester élevées. Le 21 février une compagnie qui était en train de reconnaitre un site suite à une frappe de B-52 fut prise en embuscade par un bataillon de l'ANV à l'est de la Nam Sathay. Les américains n'eurent pas d'autre choix que de s'enterrer profondément afin de supporter les tirs ennemis incessants toute la nuit durant. Baïonnettes aux canons les survivants de la compagnie attendaient l'ennemi mais rien ne vint, à l'aube les pertes américaines s'élevaient à  8 KIA et 61 WIA.

La 1st Brigade réagit à l'embuscade en héliportant un bataillon au nord-ouest et en déplaçant un autre par les terres direction sud. Mais à part 5 corps gisants sur les lieux de l'embuscade  l'ennemi s'était évanoui. Même si le commandant en conclut que les importantes pertes infligées à l'ANV l’avaient poussé à se retirer au Cambodge il n'en demeurait pas moins que les américains n'arrivaient toujours pas à engager un ANV "fantôme" sur le terrain dans une bataille décisive.

Pendant ce temps la 2nd Brigade continuait à faire des opérations de recherche en déployant ses compagnies pour balayer la zone à l'ouest de la Nam Sathay. Proche de la frontière le danger d'embuscade était encore plus important et les américains effectuaient donc en conséquence leurs déplacements avec grande attention. Cette attention paya le 25 février, lorsqu'une compagnie détecta une force ennemie à l'arrêt. Réagissant rapidement l'infanterie et l'aviation furent mobilisées. Les nord-vietnamiens furent contraint d’attaquer puis de s’enfuir sans possibilité de récupérer leurs pertes, ils laissèrent 48 KIA et 3 WIA sur le champ de bataille, du côté américain un soldat périt durant l'action.

En complément des différentes opérations menées au niveau des compagnies, la 4th Division mit en place en moyenne 7 patouilles LURPS par jour durant toute la durée de l'opération Sam Houston. Ces unités spéciales, composée de 6 à 8 hommes, effectuaient des taches dangereuses : surveiller des mouvements le long des pistes, tendre des embuscades à des patrouilles, identifier des sites d'atterrissage potentiels, évaluer les dégâts réels suite à des frappes de B-52...

Le 27 février un hélicoptère inséra l'une de ces équipes LRRP en vue de confirmer les résultats d'une attaque de B-52 à l'est de la Nam Sathay à un endroit ou la rivière constituait la frontière entre le Sud-Vietnam et le Cambodge. Apparemment suite à une erreur d'orientation le pilote déposa l'équipe LURPS du côté ouest de la rivière soit en territoire cambodgien. Une heure plus tard l'équipe surprit 2 ennemis, en tuant 1 mais laissant échapper l'autre. Sa position étant compromise l'équipe LURPS demanda son extraction et ce n'est qu'à ce moment-là que le commandement US réalisa que son équipe au sol était du mauvais côté de la frontière. Peu de temps plus tard une forte concentration de soldats de l'ANV découvrit l'équipe LURPS mais tarda à réagir sur le coup de la surprise et l'incompréhension de tomber nez à nez sur des américains dans cette zone. Avant que le commandement ennemi ne retrouve ses esprits un hélicoptère avait évacué les LURPS. Ce n'était en fait ni la première ni la dernière fois que les forces américaines traversaient accidentellement la frontière du fait de la complexité de se repérer clairement sur le terrain. 

L'interdiction en provenance du MACV était claire ,la 4th Division devait scrupuleusement éviter la frontière mais il fallait tout de même reconnaitre qu'après des jours passés à chasser l'ombre de l'ANV sans résultat, devant la 2nd brigade qui après une brève incartade au Cambodge avait établit le contact (avec ce qui s'avéra être le 32ème régiment ANV) il y avait de quoi laisser perplexe le commandement de la 4th Division. Le 32eme régiment ennemi n'était donc déjà plus à l'est de la Nam Sathay et avait peut-être l'intention de quitter totalement la zone de Plei Trap. Même si le 32ème partait il restait encore certainement le 88ème régiment de l'ANV enterré dans ses bunkers proche de la zone ou la Nam Sathay formait la frontière.

Le matin du 12 mars évoluant dans une jungle dense une compagnie de la 1st brigade du 2nd battalion, 35th Infantry fut prise sous le feu en provenance de bunkers. Les américains prirent d’assaut les fortifications mais lorsque le commandement réalisa à quoi il faisait face il ordonna le retrait. Envoyant des petites unités dans le complexe pour une reconnaissance il se rendit compte que l’ANV lui prenait ses hommes un par un. Constatant que les frappes aériennes et d'artillerie ne seraient pas suffisantes le commandement du 2nd battalion décida d'héliporter deux compagnies en renfort une au sud et une à l'est de la zone de combat. Mais les renforts eux-mêmes furent bientôt cloués au sol et au soir les trois compagnies étaient embourbés dans la bataille avec une visibilité limitée dans cette jungle dense. Plus tard cette même nuit des tirs de mortiers en provenance du Cambodge clouèrent au sol les troupes US. Appelant pour du soutien d'artillerie et des illuminations, les américains découvrirent lorsque le ciel s'illumina une masse de soldats ANV pataugeaient dans la Se San en direction du Cambodge. Les hélicoptères de combat présents sur la zone se lancèrent dans une course contre la montre pour en abattre le plus possible avant qu'ils n'atteignent la frontière. Le matin suivant 2 bataillons additionnels furent mobilisés pour essayer de pièger les soldats ANV restés au sud-Vietnam mais c'était trop tard, l'ennemi s'était envolé laissant derrière lui 51 KIA. Le commandement US estimait qu'environ 200 KIA complémentaires avaient été générés par les frappes de Huey et de l'artillerie. Les pertes américaines étaient, elles, de 41 KIA et 46 WIA.

Ailleurs dans le Plei Trap, les unités américaines se concentraient sur la construction de base d'appui feu, bases qui se retrouvaient à l'occasion sous les attaques éclaires de mortiers ennemis. La pire des attaques survint le 13 mars et dura 36 heures, avec plus de 800 obus de mortiers tirés et touchant plusieurs positions américaines. La base de commandement et d'approvisionnement de 3 TANGO fut la plus touchée subissant environ 300 tirs d'obus. La base était tellement densément remplie de munitions, équipements et soldats que pratiquement tous les coups tirés sur le périmètre pouvaient faire mouche. Dans leur ensemble ces attaques coutèrent 1 KIA, 87 WIA et 25 véhicules détruits ou fortement endommagés.

Sam Houston, Phase 3 - le Plei Doc

La 3ème phase de Sam Houston commença le 16 Mars, lorsque la 2nd Brigade débarqua dans une zone appelée Plei Doc à 15 km au sud-ouest de 3 TANGO et à égale distance au nord-ouest de Duc Co. Un mois plus tôt des montagnards et équipes LURPS avaient signalé des transports de matériel ennemi dans la zone, suggérant la préparation d'une possible offensive durant la saison des pluies à venir en avril. A ce moment-là l'engagement américain dans le Plei Trap avait empêché une mobilisation dans le Plei Doc mais maintenant Sam Houston pouvait se déplacer vers le sud.  La première poussée américaine provoqua une réaction. Atterrissant le matin du 16 mars  le premier contingent du 1st Battalion, 12th Infantry se frotta à des tirs d'armes légères proche de la LZ. L'ANV avait préparé son coup car lorsque le premier UH-1 atterrit, des mines à déclenchement électroniques explosèrent détruisant un hélico et en endommageant 7 autres. Grâce à un barrage généré par l'artillerie et l'aviation US le reste du bataillon parvint à être déposé sur la LZ. Mais l'ennemi restait tapi dans l'ombre rompant temporairement le contact le jour suivant.

Le 21 mars le contact fut rompu avec une patrouille LURPS prêt de la frontière et le 22, deux compagnies furent envoyées sur la zone. Elles tombèrent rapidement sur le régiment 95B de l'ANV. Plusieurs assauts américains furent lancés jusqu'à ce que le 95B réussisse à se replier derrière la frontière. Le retrait ennemi de la zone avait été si hâtif qu'il laissa derrière lui 136 KIA. Les pertes américaines s'élevaient elles à 27 KIA et 48 WIA en plus de l'équipe LURPS qui ne fut jamais retrouvée. Un peu plus tard la 2nd Brigade se déplaça vers le Plei Doc, la 1st Brigade commença à se retirer du Plei Trap avec la conviction qu'aucune force majeure ennemie ne restait encore dans la zone. Plus tard pourtant dans l'après-midi du 21, une unité de l'ANV engagea les américains lors d'une embuscade sanglante à l'ouest de la Se San. En l'espace d'une heure les forces US déploraient 22 KIA et 53 WIA. L'arrivée de renfort avant la tombée de la nuit permit de sauver les survivants. Le balayage de la zone de combat par l'infanterie US ne conduisit qu'à 18 KIA du côté ennemi. Même s'il semblait donc évident que des troupes communistes restaient présentes dans la vallée du Plei Trap, le commandement de la 4th Division US jugeait inutile de les en sortir. Devant l'arrivée de la saison des pluies sur le point de transformer les montagnes et vallées en bourbiers, la prudence dictait un retrait de la zone en attendant la prochaine action ennemie d'envergure. Le 28 mars les principales unités américaines avaient quitté la vallée. Le lendemain matin les ingénieurs américains retirèrent le pont enjambant la Se San. Un peu après la 1st brigade vint relever la 2nd brigade dans le Plei Doc et continua à balayer la zone frontalière.

En même temps, la 4th division commença à démanteler son énorme base de 3 TANGO. Cette installation était surchargée de matériel et d'équipements accumulés depuis le mois d'octobre 66. Soucieux de maintenir les niveaux de stock comme attendus les logisticiens du camp Holloway avaient insisté pour garder l'équivalent de 3 jours d'autonomie en matériel.

Malgré de multiples demandes pour changer les règles d'approvisionnement et réduire les stocks en prévision du transfert vers le Plei Doc, le niveau de stock resta inchangé jusqu'au 29 mars et commença seulement à se réduire graduellement. En conséquence deux compagnies complètes furent mobilisées pour sécuriser 3 TANGO durant 10 jours avant de pouvoir fermer totalement la base. Durant cette période le transfert de matériel satura les routes et mobilisa fortement les  hélicoptères disponibles. La leçon fut retenue et quelques temps plus tard le commandement de la 4th Division reçu l'autonomie dans la gestion de ses stocks et lieu et place d'un logisticien loin du terrain.

L'opération Sam Houston se termina le 5 Avril 67. Sur plusieurs plans elle ressemblait à la précédente menée par la 4th Division, Paul Revere IV. Avec des combats principalement localisés durant la saison sèche dans le Plei Trap cherchant à repousser l'offensive de l'ANV. Il est clair que l'ennemi subit de très lourdes pertes mais celles-ci furent principalement dues aux frappes d'artillerie et aériennes. Sur le terrain, l'ANV contrôlait les combats, choisissait quand il fallait tenir bon et quand se retirer derrière la frontière. Les combats dans les hauts plateaux consistaient en une série d'engagements rapides au sein d'une jungle dense réduisant les capacités de frappes de soutien américaines et offrant un grand nombre d'opportunités aux communistes de déclencher des embuscades.

Bilan

Les importantes pertes américaines vinrent corroborer cet état de fait. Sam Houston couta cher à la 4th Division : 200 KIA/WIA de plus que durant Paul Revere IV, en une petite dizaine de jours d'opération, avec des pertes ennemies KIA/CIA à peu près de 200 en moins. Un changement dans les tactiques de l'ANV fit la différence. Précédemment l'ANV s'attaquait à des postes de défenses américaines ou de l'ARVN qui étaient donc préparés à cette éventualité, c'est d'ailleurs comme cela qu'opérait le plus souvent le VC dans la CTZ III. Dans le cadre de Sam Houston les communistes décidèrent de réellement adopter une tactique basée sur l'embuscade en suivant patiemment les unités américaines progressant sans discrétion dans la jungle afin de choisir le bon moment pour frapper, la plupart du temps lorsque la frontière n'était pas trop loin... 9 des 11 engagements majeurs de l'opération Sam Houston se produisirent dans une zone de 5 km avant la frontière cambodgienne. 

L'ANV apprit également que la meilleure façon d'éviter les frappes de B-52 était de se rapprocher des américains. En effet, les sorties de B-52 étaient souvent organisées par groupes de 3 bombardiers dont la zone de frappe au sol correspondait à un rectangle d'environ 1 km sur 3 km. Comme les bombes pouvaient s’égarer, une zone de sécurité de 3 km était ajoutée à l’extérieure de chaque rectangle constituant une cible potentielle. Ce n'est donc pas par hasard si tous les accrochages majeurs à l'ouest de la Nam Sathay durant Sam Houston eurent lieu à moins de 3 km des bases d'appui feu américaines, en pleine zone de marge de sécurité établie pour les B-52.

Alors que les tactiques communistes devenaient plus efficaces les américains continuèrent à s'en tenir aux frappes massives de soutien. Durant San Houston la 4th Division tira plus de 230 000 obus, eut recours à 2500 sorties ariennes tactiques et à 31 arclights de B-52. Ces chiffres représentaient une augmentation par rapport à Paul Revere IV d'environ 100 000 obus mais une réduction d'environ 200 sorties aériennes tactiques et d'1 mission acrlight. La plupart des tirs d'artillerie complémentaires l'ayant été sur des cibles estimées suspectes et non sur des cibles clairement identifiées. La réduction des sorties de l'aviation était due à la difficulté pour les FAC de localiser clairement les forces en présence sur l'épaisse jungle de cette région. Les fumigènes de couleur notamment, se dissipaient la plupart du temps avant même d'avoir atteint le haut des arbres, même les willie pete n'étaient pas beaucoup plus efficaces.

En fin de compte, l'opération Sam Houston força 3 régiments ennemis à quitter la vallée Plei Trap et un quatrième du Plei Doc, perturbant les plans du commandement communiste notamment dans la construction d'une plus grande concentration ennemie sur la zone. Mais en définitive Sam Houston n'avait été qu'un nouvel exercice, mais cette fois ayant couté encore plus cher,  de cache-cache avec les forces de l'ANV. Il était devenu clair que l'ennemi maitrisait le combat le long de la frontière et que l'envoi de troupes US dans la zone était très couteux à tout point de vue.

Les pertes globales durant Sam Houston :

ANV : 733 KIA et 17 CIA

US : 169 KIA et 720 WIA

Un peu après la fin de Sam Houston le commandement US regroupa ses bataillons à l'ouest de Pleiku bien loin du Cambodge et envoya des unités LURP dans la zone le long de la frontière. Cela semblait plus sensé d'attendre à distance et de forcer l'ennemi à avancer des troupes hors de ses sanctuaires avant d'engager le combat mais malgré tout, la 4th Division, même s'il y a avait peu à gagner, resta de manière permanente dans le Plei Trap car l'objectif principal qui lui était assigné par le commandement était de contenir les unités ennemies au niveau de la frontière.